Puisque la mer n’est que débris
Flottant sur l’eau au gré des vagues
Et que l’abîme est vert de gris
A l’aplomb de vos terrains vagues.
Puisque m’étouffent vos plastiques
Et vos poubelles divaguant
Dans des sargasses politiques
Aux algues bleues proliférant.
Puisque se meurent les coraux
Où batifolait merveilleux
Dans des silences abyssaux
Le monde des vingt mille lieues.
Puisque la raie Manta s’éteint
Aux sables désormais de fange
Et que vous chassez les dauphins
Jusque dans le delta du Gange !
Puisque la baleine préfère
S’échouer sur les plages plutôt
Que de chanter pour cette terre
Où s’étripent vos idéaux.
Quand le dernier humain sur terre
Aura fini de respirer
Cet air devenu délétère
A ses poumons martyrisés
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Dans un monde enfin silencieux
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Je m’en vais ramper peu à peu
Et m’extirper de ce cloaque
Refaire ce que mes aïeux
Ont fait en sortant de leur flaque.
Je vais retracer le chemin
On va repartir à zéro
Mais je vous jure que Darwin
N’aura pas le dernier mot
Car je préviendrai tous mes frères
Des zoés aux acanthodiens
Des aloses aux porte-pierre :
Après le singe il n’y aura rien !