Dans les rues de ces villes
Dans les rues de ces villes où nous roulions amis
Dans nos automobiles, sono à fond la nuit
Le fracas des impasses résonnait aux pavés
D’inutiles décombres de nos vies en danger.
Dans les rues de ces villes aux sombres réverbères
Aux carrefours tranquilles de ces quartiers déserts
D’où jaillissait parfois un chat gris hérissé
Poursuivi par des chiens aux yeux exorbités.
Dans les rues de ces villes aux trottoirs en béton
Sous des porches éteints que battaient nos talons
La façade morose à l’orée des citées
Des défis imbéciles de nos rêves fêlés.
Dans les rues de ces villes où nous jetions des cris
Pour voir se rallumer une fenêtre amie
Le vent nous répondait en frissonnantes plaintes
Et toutes les vitrines gardaient leurs fleurs éteintes.
Dans les rues de ces villes bravant les caméras
Où se multipliaient les tags de l’omerta
Traînent les vieux fantômes de mômes déjantés
Ne sachant où greffer leurs jours déracinés.
Dans les rues de ces villes s’éloignent lentement
La folle adolescence aux souvenirs gênants
Ces énergies flambées dans des banlieues bornées
Et l’on y survivait, si on en évadait
Dans les rues de ces villes où glissent doucement
Le long d’un mur lépreux ma main s’égratignant
Résonne le chariot où se sont entassés
Mes quelques oripeaux quand j’ai voulu rester.
Mes quelques oripeaux quand j’ai voulu rester
monesille