Et je traîne

Je perds mon temps, je le sais bien.

Je perds mon temps. Ca ne fait rien.

Et je traîne.

Mais est que je ne mourrai pas quand même ?

Quand il vous faut à cent à l’heure

Des leurres après lesquels courir

Collant aux dents des souvenirs

Des Tagada de plénitude

Agrémentant vos  solitudes

Où la vie pleure goutte à goutte

Ne remplit pas toute la soute

Bouche ouverte sur si peu d’air

Pour ne plus rien avoir à faire.

Si ! Se taire.

Je perds mon temps, je le sais bien

Je perds mon temps, ça ne fait rien !

Et je traîne.

Mais est ce que je ne mourrai pas quand même ?

Quand l’impression que peu après

Peut-être tout va basculer

Et que je touche la tangente

Du savon noir qu’est cette pente

Même le sable échappé

Du sablier dégoupillé

Ne peux enrayer la glissade

Que devient cette mascarade.

Quand il ne reste plus à faire

Qu’un doigt levé libre de fer.

Non ! Se taire !

Je perds mon temps, je le sais bien

Je perds mon temps, ça ne fait rien.

Et je traîne.

Mais est ce que je ne mourrai pas quand même ?

Quand la mémoire qui monte effleure

Des laminaires de chaque heure

Le pont tenu par une main

Au-dessus du vide incertain

Où le temps reste suspendu

Si le train siffle et qu’il prévienne.

Tôt où tard cette main tendue

Lâchera bien. C’était prévu.

Est-ce qu’on ne mourra pas  tous quand même ?

Et je traîne.

3 réflexions sur “Et je traîne

  1. monesille dit :

    Ah je pensais que ton commentaire s’adressait au dernier paru; c’est vrai que celui-là, je l’aime bien !
    Bises ma Dame Emue !

  2. Asphodèle dit :

    Il est magnifique ce poème, je suis z’émue !

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