J’ai un peu hésité vu les événements à publier ce texte. Mais je ne suis pas d’accord pour m’arrêter ! Arrêter de d’aimer, arrêter de lire, arrêter d’écrire, arrêter de rêver, arrêter de plaisanter, pourquoi ne pas arrêter de vivre ? Je ne serai pas là cette semaine, je programme donc ma participation à l’agenda ironique pour le 17 afin respecter les trois jours de deuils national et la douleur des familles. Et je vous embrasse tous, noirs, blancs, arabes, jaune, bleus, jeunes, vieux, catholiques, musulmans, juifs, je m’en fiche un peu ! Du moment que vous ne faites pas la guerre.
Pour la valeur de l’exemple, il serait quand même temps de changer les paroles de la marseillaise : un sang impur, quelle horreur que ces mots.
Nous voilà bien ! 3 heures tapantes, et de la page blanche entraperçue un instant sur le blog de Martine s’éleva une voix chantante! J’ai tout d’abord pensé que la fée bleue se retrouvait pincée dans quelques embrouillaminis, mais il est vrai que la mélodie n’avait rien d’un chant celtique. Un grattement de tête après, que voulez-vous, je n’ai que peu de temps en ce moment et il était hors de question pour moi de me laisser embarquer toutes voiles dehors par une histoire à tirer l’arc en ciel par la queue ! Il me restait quelques jours de congés que je comptais bien passer à commenter ironiquement les sujets plus ou moins squelettiques apparus en ordre de bataille sur les pages du-dit blog.
Le chant s’intensifia et quand même tenue par la curiosité, car la monesille est curieuse, et par l’écoulement de mon temps libre qui fondait à vu d’oeil, j’entrouvris le livre et que vis-je ?
Fatima ?
Elle me regarda d’un air pour le moins ironique et me dit !
-Là, ce n’est plus Pâques avant les Rameaux, c’est carrément Novembre avant Octobre !
Et oui, mes pôvres que voulez-vous la monesille est curieuse mais étourdie et j’ai carrément oublié de vous communiquer la suite et fin du voyage de Fatima, qui attendait, bien sereinement il faut le dire, ce vendredi 3 heures, pour entr’apparaître dans la page blanche si gracieusement offerte par Julio Cortàzar afin de se rappeler à mon bon souvenir ( et aux vôtres ).
Le chant de Fatima.
Visiblement les poulets n’avaient pas été nourris depuis plusieurs jours et grattaient lamentablement au bord des flaques laissées par la pluie d’où émergeaient parfois quelques pousses verdissantes sur lesquelles ils se précipitaient ! Ces poulets avaient trois doigts. Elle fut alors heureuse que le bâtard ne fût pas un pain de campagne qui aurait été dévoré sur le champ !
Pas un être adulte n’était sorti des maisons à leur arrivée, pars un bruit ne résonnait sur cette portion du monde où venait de tomber la pluie et sur le bord du fleuve dans de grandes cuvettes jouaient des enfants nus riants dans l’eau en claquant des mains.
Mince et dansante, Fatima se dirigea vers une des maisons, mais elle était vide, ainsi que la suivante et la suivante encore. Elle alla demander aux enfants où étaient leurs parents, et ils la regardèrent d’un air stupéfait sans répondre puis se remirent à rire en plongeant tous ensemble dans une flaque. Quelques petits poissons frétillants sautaient qu’elle attrapa et alla distribuer aux poulets. Ils se jetèrent sur la pitance inattendue puis la suivirent pas à pas, tout le reste de la journée.
Fatima continua la fouille des maisons du village et trouva une robe légère plus adaptée au soleil écarlate qui irradiait et faisait sécher les flaques peu à peu et se craqueler la terre sur les bords. Elle plia son tailleur en tricot et le posa. Les trois poulets y élurent domicile ne la quittant pas des yeux.
Le guépard dormait toujours dans son arbre
Faisant le tour des maisons le chant de Fatima continua de monter en elle. Elle ne l’avait jamais entendu, simplement il enflait, gonflait dans sa poitrine et ne savait par lorsqu’il jaillirait.
A l’heure où le soleil se couche au ras-des-plaines le bâtard revint vers elle, suivi de ses nouveaux compagnons.
-Que va-t-on manger ? lui demanda-t-il
Les poulets se sentirent utiles et se levèrent révélant trois œufs.
Le repas fut vite prêt ! Puis les enfants se roulèrent en boule autour de Fatima.
Son chant s’éleva à ce moment-là. Ce fut une berceuse d’Afrique et d’Amour. Qui racontait comment un jour une pluie avait créé un arc-en-ciel qui avait l’avait amené dans un village au bord d’un fleuve où elle avait enfin trouvé un trésor. L’amour ! Et les enfants dormirent tranquillement.
Au matin, le guépard avait disparu.
[…] Vendredi 13 – 3 heures […]
Un conte qui finit bien 🙂 merci Monesille 🙂
Je t’embrasse 🙂
Le sang impur a toujours fait débat, la marseillaise est un chant guerrier …bref moi aussi je t’embrasse, à très vite alors !
[…] Vendredi 13 – 3 heures […]
Du neuf à l’agenda !! 🙂
Des mots et de l’amour à mettre du baume au coeur; les tiens, pas ceux typiquement guerriers de la Marseillaise; qui m’écorchent à chaque fois les lèvres. Faut-il continuer à dire ces paroles, écrites par et pour des soldats de la Révolution française, reprise par le peuple parisien…? C’est aussi notre histoire.
C’est la joie de l’agenda ironique qui irradie pour panser autant que pour penser. Un joli récit pour égayer les poules, les enfants, les grands et un guépard posté sur son arbre, étourdi par les notes de musique de Fatima, ça fait un bien fou, fou, fou. Et puis, Jo, le Dodo, la patte et les autres pour ponctuer sur un tempo tagadac, je me surprends à sourire…
A reblogué ceci sur Écri'turbulente, c'est en écrivant qu'on devient écrevisse.et a ajouté:
Monesille a suivi Fatima dans un village au bord d’un fleuve. Et c’est une berceuse d’Amour qui clôt le voyage.
Je suis pour que le syllabisme reprenne le chemin dans l’autre sens, réécrive la Marseillaise car moi aussi les paroles m’ont toujours choquée, et que l’arc-en-ciel retrouve sa fée bleue. Faire de deux voire trois agendas une seule histoire, moi je dis, c’est du lourd, du grand, du vrai Monesillien à la mode d’amour. Tirer l’arc-en-ciel par la queue m’a fait bien rire, il y a toujours des petits jeux de mots comme ça qui s’accrochent et laissent admiratifs. C’est une belle trouvaille au style piedenesque à la mort. J’adore !
Je proteste énergiquement contre le sacrifice des oeufs (purs cailloux parfaits en non-devenir), mais sinon je suis épaté par la joliesse de l’histoire ! Et oui, qu’un sang guimpur, quelle horrible horreur…. Boris Vian (je crois que c’est lui) disait qu’en plus, c’était très moyen comme fertilisant pour la culture des céréales. Beurk !
J’ai vu l’instant où les poules passaient à la cass’role… Donc les oeufs, jolie porte de salut… Quant au sang impur, qui a commencé à invoquer le prétexte, l’oeuf ou la poule?Peu importe en fait et je suis d’accord Monesille, il serait temps de mettre de jolis mots d’amour dans nos bouches plutôt que d’attiser les cendres !
Sacrifier l’oeuf pour sauver la poule, c’est tomber des Caraïbes en syllabe 🙂
mais vivent les mots d’amour !