En 2015, j’ai aimé…
Je pourrais citer tant de choses que j’ai détestées, haïes en 2015 (il y a onze synonymes de détester dans le dictionnaire, je ne vais pas tous les énumérer). Ce ne fut pas une année facile, ni pour vous, ni pour moi. Je vais vanter ici ce que j’en ai aimé pour ne pas que 2015 reste dans ma mémoire en tant qu’année où… car bien des choses belles peuvent être effacées par des événements moins beaux et ce n’est pas juste pour les souvenirs tendres qui font ce qu’ils peuvent pour nous rendre la vie plus douce.
En 2015, j’ai aimé :
J’ai aimé la découverte des carrières de lumière aux Baux de Provence. Ce kaléidoscope multicolore de tableaux de Klimt et des peintres de Vienne, dorés sur les murailles et les sols des carrières. Ce tournoiement d’image et de musique, au milieu duquel, minuscules silhouettes noires, nous nous promenions éblouis .
J’ai aimé cette réunion de famille pour Pâques au « Boulegan à l’Oustau ». Cette concentration de tous les enfants devant ces instruments de musique qu’ils ne connaissaient pas, ce dulcimèr que nous avons tous essayé, cette ambiance joyeuse et bon enfant dans ce printemps tôt venu, ces musiques et ces danses anciennes dans les rues du village sous les platanes encore dénudés sous le soleil.
J’ai aimé ce festival de l’autobiographie au carré d’Art à Nîmes où tu t’es tenu parfaitement immobile, mon petit trésor, comme en arrêt devant la plume de l’illustrateur Zaü qui dessinait ton portrait en dédicace sur le livre que tu avais choisi. Un instant tellement saisissant de vérité que l’assistance entière s’est arrêtée pour regarder votre duo si émouvant de peintre et de modèle et que les larmes m’en sont montées aux yeux.
J’ai aimé cette perfection de voyage à Florence avec toi, mon chéri-chéri, cette route illuminée de trouées sur la mer miroitante que tu as si brillamment décrite ultérieurement, cet accueil dans cette villa fabuleuse où un chat placide nourri par les locataires nous intégrait dans les bienfaiteurs d’une civilisation cachée, ces déambulations touristiques de musées en galeries que malgré notre détermination et notre enthousiasme nous n’avons pas réussi à tous visiter, cette orgie de chef-d’œuvre et de glaces à la pistache , cette découverte de la parfumerie de Santa Maria Novella dont j’ai adopté désormais le parfum au chèvrefeuille enivrant, ces instants nocturnes sur le ponte Vecchio dans le miroitement de l’Arno où des musiciens jouait ma non troppo, ta main dans mon cou.
J’ai aimé ce séjour avec toi mon petit trésor, au bord de la mer méditerranée, malgré la chaleur et le bruit. J’ai aimé ton acharnement à construire des châteaux de sable dignes de ce nom et ta joie victorieuse à tes premières brasses sans brassard. J’ai aimé ton entrain à organiser des jeux de trop grands et ton ravissement quand certains s’enrôlaient dans tes batailles intergalactiques et tes galops, pataclop, cavalcades entre les étoiles.
J’ai aimé, mon fils ce courage que tu as manifesté cette année, en pleine crise de te libérer de l’exploitation d’un patron, pour créer ta propre entreprise, malgré les difficultés, cette philosophie que tu as de continuer à prendre les choses comme elles viennent sans en faire tout un drame.
J’ai aimé cette visite de toi que je n’avais pas vue depuis trop longtemps mon amie. J’ai adoré découvrir cette gracieuse jeune fille qu’est devenue ta fille. J’ai aimé cette randonnée mal préparée dans les garrigues sous un soleil de plomb et sans eau qui a contre toute attente remis ma cheville en état de marche !! J’ai aimé cette rencontre avec ce monstre de féraille renversé au milieu de nulle part qui m’a bien inspirée par ailleurs.
J’ai aimé cet automne de formation à Montpellier, la redécouverte de la vie en ville, le tram, le shopping, les gens aux terrasses profitant de l’automne. Ton accueil à bras ouverts, ma nièce, malgré tout ton travail et tes enfants, la place de choix dans ta maison, cette facilité que tu m’as offerte pour reprendre pieds. L’ambiance des cours décontractés, parfois trop, déconcertant pour ma génération, et en total décalage avec le rythme de fou au travail. L’impression que tout redevient possiblement vivable.
J’ai aimé me relever la nuit pour la lune de sang ! Photographier un tel alignement qui ne se reproduira qu’en 2033, enchantée d’avoir pu en profiter cette fois.
J’ai aimé t’accueillir quelques jours, mon petit de vendange tardive. Ta fragile hostilité d’oiseau tombé du nid. Mais aussi tes pas dans les miens et ceux de ton père sur les roches grises dans l’eau glacée du Tarnon, tes envolées d’encore petit garçon vers les grands espaces libres et angoissants, loin des bras fermant le cercle étouffant des familles.
J’ai aimé tout au long de cette année, découvrir de nouveaux poètes. Ces inconditionnels d’une langue étudiée et imagée, ces adeptes de Queneau, ces fous d’ironie débridée, ces imaginatifs compulsifs au contact des photos de Leiloona ou des collectes de mots d’Asphodèle. Ces déjà connus, ces pas encore, ces en-devenir. Toute cette fermentation de l’esprit menant à l’ivresse des mots. La douce folie de ma fée bleue, l’animation de l’agenda ironique de Décembre, le partage de nouvelles lectures, la découvertes de nouveaux auteurs, et ma pal qui grandit qui grandit !
J’ai aimé passer cette journée de dessin avec toi au musée, ma fille. Ton talent est certain, j’espère que t’en rendras compte à temps. J’ai aimé cet échange silencieux où nous étions deux, au milieu des autres.
J’ai aimé ce Noël en famille dans votre nouvelle maison . Cette impression de renouer avec les Noël d’autrefois, tant d’enfants au milieu d’un tas de si nombreux cadeaux. J’ai aimé voir ces enfants que j’ai connus si petits et qui sont devenus si grands et malgré tout, ne pas me sentir vieille.
Et, écrivant cela, je me souviens de tant de choses que j’ai aimées cette année, le film du petit Prince, le coeur cousu de Carole Martinez, la musique de Christine and the Queen, et tant d’autres choses, qui passeront ou resteront dans ma mémoire. Les photos aident bien à se souvenir. Je me souviendrai aussi de cette année comme l’année où j’ai décidé de refaire des albums photos, car on ne les regarde pas avec la même facilité sur ordinateur, l’année où je me suis mise au saxo…
J’ai aimé recevoir des cadeaux tout au long de l’année de gens que je ne connais que par écrit ! La magnifique peinture de Laure, le délicat panier à ouvrage de Mireille, les délicieux produits anglais de Mind the Gap. Des cadeaux choisis avec goût et emballés avec attention juste pour le plaisir de faire plaisir, la grande famille de la blogo qui nous tient chaud, entre même centres d’intérêts et même sensibilité. J’ai aimé jusqu’aux corrections orthographique de mon amie. J’ai grâce à vous connu le plaisir de répondre à nombre de commentaires et pour cela je vous remercie tous, infiniment :
Car vois-tu, je t’ai aimé lecteur, toute l’année et je crois bien que je t’aimerai encore en 2016, encore plus !
Une année magnifique entre tes mots
Monesille 🙂
Nous avons une photo en commun … Celle du Dauphin dans la piscine
😀
C’est un bon part-pris de se souvenir des bonnes choses.
Tu aimeras sûrement aussi 2016 car tu sais aimer, ce qui est un don rare.
« parti-pris », bien sûr… 😉
😉
Mais j’aime aussi être aimée 😀
ah comme j’ai aimé tous ces « j’ai aimé » ! L’impression de me promener avec toi dans des chemins bien différents et tous aussi attrayants. Ah Florence ! Deux fois et pas encore rassasiée, toujours le sentiment d’être passée à côté de quelque chose, de ne pas avoir su tout voir. Oh le David de Donatello dans le musée du Bargello ! Cette envie de poser ma main sur ce joli corps d’éphèbe ! 😀 Et dans un de mes albums photos (je partage la même envie de recommencer à imprimer les photos) celle de Guillaume, le cadet, près de moi avec en arrière-plan, l’Arno et le Ponte Vecchio. Le musée des Offices… Zut, j’ai envie d’y revenir et Jean va me dire ENCORE ? 😀 Bisous
Ne lâche pas la patate, comme disent nos amis Quebécois, jamais deux sans trois et je crois que même, pour tout voir à Florence ce n’est pas assez, ce n’est pas pour rien qu’ils ont inventé la « Firenze Card » mais, c’est bien dommage que la route soit si longue !
Bises !
Je rêve d’une dérive des continents qui mettrait l’Italie à portée du Béarn. Toi, tu te débrouilles ! 😀
Je fais ce que je peux !-)
J’ai l’impression que le long commentaire que je t’avais laissé est passé à la trappe ??? Mystère !
Non pas du tout, je ne sais pourquoi WordPress met actuellement une demande de modération sur certains messages.
Hé bien, quel article, une épopée de 2015 ! Beaucoup de belles choses. Bon je ne sais pas ce qu’est le dulcimère…c’est joil, je pense à dulcinée ! Florence j’aimerais y aller une fois par contre ta rando dans la garrigue sans eau…non mais ça va pas bien ??
Bisous et belle année 2016 encore !
Le dulcimer (sans e ) est un instrument à corde frappée avec des petits maillets. C’est très agréable à jouer.
Quant à la rando, c’est vrai qu’on est partis un peu léger sur ce coup là.
Bises et belle année chocolatée, miam, à toi !-)
Nous aussi on t’aime, Monesille! Tu dis si bien les choses…
Bisous
Odile
Merciiiiiiiiiiiiii !
J’espère qu’aussi 2016 t’apportera de tendres et belles choses.
J’en ai les larmes aux yeux d’avoir lu ce billet magnifique. Une façon de nous rappeler tous ces bons moments que nous vivons et qui disparaissent trop vite au profit de ceux bien macabres et sanglants qui tiennent le haut de l’actualité. Ceux-là aussi ont fait notre année 2016 à tous mais ils ne peuvent ni ne doivent nous faire oublier les belles choses vécues, ces instants précieux à savourer et à chérir dans nos boites à souvenirs. Tu as mille fois raison de vouloir refaire des albums photos. Comme des livres, on aura plaisir à les ouvrir de temps à autre. Ils seront les gardiens fidèles de nos mémoires. Dans ma liste de ce que j’ai aimé en 2015, je partage bien sûr cette randonnée sous ce soleil de plomb à la recherche de ce dolmen que nous avons bien failli rater !!! Et quand je regarde les photos, je vois nos sourires épanouis et notre joie bien présente.
Je te souhaite de remplir 2016 de plein de moments aussi agréables que tous ceux que tu décris dans ce billet si positif et je t’embrasse. Marie *
J’ai à peine le temps de poser pied à terre en ce moment, et je n’ai même pas eu le temps de te remercier du super gentil, bon, mignon, pratique, délicieux colis que j’ai reçu ! (mais j’ai eu le temps de finir le livre) 😦 suis-je pour autant une amie indigne :).
Cela me fait souvenir que je dois toujours t’envoyer des photos de la miss !
Je te répondrai par courrier, et j’attends aussi des photos de l’achat !
Je t’embrasse aussi, et j’espère que ton année se déroulera dans plus de calme et de sérénité.
Très beau, très tendre, émouvant, porteur d’espoir. Merci Monesille.
Merci Jacou, il ne faut pas être ingrats avec nos bons souvenirs.
Bises
J’aime tes « j’ai aimé ». Émouvants, vrais et tendres. Merci Monesille
Je t’embrasse
Je t’embrasse aussi et je te remercie de ces petits rayons de soleils quotidiens.
Une liste de « j’aime » à la Roland Barthes sans les « j’aime pas » : je suis restée scotchée par ces moments de bonheur partagés avec nous, et j’ai tout aspiré : les balades, la tendresse, l’émotion de la mère et de la femme, l’attention au monde et aux êtres. Merci Monesille.
Je pourrai tenter les « j’aime pas » aussi mais je crains que la liste ne soit infiniment plus longue 😦
Merci à toi pour cette liberté d’écriture que tu véhicules et qui nous donne à réfléchir et à jeter aux orties nos vieux réflexes.
Bises Anne.
Et bien je te souhaite d’aimer autant de choses en 2016 … si ce n’est plus ! Et tu as raison de ne garder que le positif …
Belle soirée !
Cathy
Je te souhaite de même Cathy !
Il y a du Georges Perec dans ce texte (Je me souviens) mais ce dévideur à bons souvenirs est un bonheur de lecture ! Tu en as fait de belles choses ! Je te souhaite d’aussi bons moments en 2016 mais ce qui est pris est pris ! Ton séjour italien fait rêver ! 😆 Et quelle jolie famille tu as ! On ne sait pas combien tu as d’enfants mais, pffiou ! 😉 Bisous
Entre Barthes et Perec, mazette je suis gâtée en commentaires ce soir !
Quant aux enfants, ils ne sont pas tous à moi ! J’en emprunte de temps à autre.
Belle et bonne année, Chère Asphodèle !