Plumes d’Asphodèle de mai ! Cette petite coquine ajoute actuellement des consignes à la collecte de mots habituels. Ce mois-ci les mots imposés sont : Bleu, cauchemar, vertige, avion, tremblement, sursauter, vulnérable, coller, ventre, eau, téméraire, respirer, méchante, bouleversée.
Il fallait en prime intégrer trois titres de livres : l’adieu aux lisières, l’étoile d’argent, la femme en vert. J’en ai profité pour continuer mon escapade robinsonne.
Robinsonne 2
Si l’adieu aux lisières devait être rude autant ne pas tergiverser et elle s’engagea d’un pas téméraire entre les troncs couverts de mousses de cette forêt primaire qui n’avait pas dû être pénétrée depuis des siècles. L’absence de bleu la saisit lorsque l’ombre l’avala. Des branchages entrelacés de lianes fleuries exubérantes lui barraient souvent le passage puis les arbres s’espaçant peu à peu laissèrent la place à de hautes futaies brunes qui lui donnaient le vertige lorsqu’elle levait la tête espérant voir un peu de lumière entre leurs cimes. Elle pensa qu’elle n’avait plus aucune chance d’apercevoir le sillage d’un avion. Elle avança pourtant dans cette luxuriance opaque jusqu’au crépuscule.
Lorsque la nuit fut totale, l’étoile d’argent qu’elle avait repérée, étincelante entre deux feuillages sur le fond noir des galaxies lui évita tout cauchemar et elle dormit paisiblement au pied d’un arbre dans cette obscurité où l’on entendait la terre inspirer librement. Son oreille collée au sol percevait un battement sourd qui lui sembla venir du coeur de la terre même et qui l’apaisa.Seul le tremblement aigu d’un chat–huant perché sur une branche perça par moments son sommeil sans rêve, de sa mélopée.
Le jour levé aussi brusquement que la veille raviva sa méchante soif. Elle s’approcha d’un arbuste aux feuilles tendres et essaya d’en mâchonner quelques feuilles. Elle sursauta en entendant un appel. Se retournant brusquement elle vit la femme en vert qui se tenait auprès de la cascade cristalline, de l’eau jusqu’au ventre, ses longs cheveux blonds lui dessinant une parure. Elle lui fit un signe de la main, puis fut saisie d’un tremblement. Lorsque le malaise se dissipa, l’hallucination avait disparu, la laissant vulnérable et bouleversée. Elle hésita à retourner sur ses pas.
Quelle ambiance étrange, magique. C’est magnifiquement écrit!
C’est une ambiance pas vraiment angoissante, je trouve, mais surtout féérique et poétique.
En tout cas, j’aime et je visiterais bien ce lieu.
Bonne soirée,
Mo
oh purée ! Je n’aimerais pas marcher seule dans une forêt, la nuit de surcroit ! Pas assez courageuse et le moindre ululement aurait provoqué l’arrêt de mon coeur ! Pas de ça Lisette ! 😀 Enfin, Monesille !
Vous allez me faire flipper avec vos textes !
Attention si je fais des cauchemars après !
😉
Belle plongée au delà des lisières. je plussoie l’angoisse apaisante déjà relevée par d’autres ci d’ssus
🙂
J’en ai des frissons
Dormir au pied d’un arbre dans la forêt primaire (au milieu vraisemblablement de plein d’araignées et autres brrr le cauchemar)
Très jolie l’hallucination 🙂
Bisess Monosille
Un très beau texte empli de poésie ! Je perçois presque le bruissement des feuilles !
Je ressens exactement la même chose que Martine, une angoisse diffuse et oppressante en même temps qu’une sérénité bienvenue ! Mais il faut que tu arrêtes de mâchonner la première feuille d’herbe verte venue, après tu as des réactions bizarres, tu le sais pourTANT ! 😆 Tant que ce n’est pas Koh-Lantah, les pérégrinations de ta Robinsonne me plaisent énormément ! 😉
[…] Martine la Turbulente, La Licorne, PatchCath, Carnets Paresseux, Monesille, , Adrienne, Michelle La Belette, Mijo64, Valentyne, EmilieBerd, Domicano, Lydia66, Camille […]
L’ambiance est très bien décrite, soutenue par des images d’une grande beauté. On croit sentir vibrer la transparence de l’air des forêts tropicales…
Qu’est-ce qu’il raconte, Mindounet ? Mais si que ton lien fonctionne ! C’est le samedi matin qu’il ne faut pas boire, Monsieur !
J’aime ton texte, je le trouve apaisant même s’il génère de l’angoisse (paradoxal, non ?)
Bises
Très imagé et plaisant à lire, mais je préfère tes poèmes ce qui est assez perturbant pour moi je dois dire !
Bisous.
PS : ton lien ne marche pas chez Aspho…faut pas boire avant de le lui envoyer… 😀 😀
Hé ho le Poussin, le lien de Dame Camomille marche, tu as dû cliquer trop tôt, tout le monde ne programme pas à la même heure, t’es tombé du lit ou quoi ce matin ? Je confirme, tu es perturbé, warf ! 😆 Parce que nous, nous sommes sobres comme des chamelles que nous sommes ! 😆