Amatrice de vide grenier, j’ai dégoté dimanche dernier un tout petit volume au nom mystérieux et magique au fond d’une caisse délabrée ! Un exemplaire impeccable de la flûte de jade de Franz Toussaint. réédité par les éditions d’art Piazza, 1933.
Je l’ai empoigné et je ne l’ai plus lâché, tant ce petit volume est beau avec une illustration délicate. En fait c’est une suite de petits poèmes en prose, délicieux ! Et je ne vous dirai pas le prix que je l’ai payé, j’ai honte :))
Franz Toussaint est un poète (1879-1955) et traducteur orientaliste (également scénariste) né à Toulouse. Sa traduction la plus connue est celle des Rubaiyat d’Omar Khayyam. (En fait j’ai l’air très savante en disant cela, mais tout ce que je vous dis vient de W***dia !)
Je vous fais découvrir ? (Asphodèle ça ne va pas te déplaire, je me doute, enfin, si tu ne connais pas déjà 🙂 Ce texte m’a paru tout à fait de circonstances.
Comme je ne sors plus d’ici, le monde ne s’occupe plus de moi. Je vis en paix. Depuis combien de temps au juste ? Il doit y avoir deux ou trois ans, puisque tant de feuilles noircies de mes poèmes encombrent ma table, et puisque mon petit garçon parle déjà.
Je considère avec pitié mes semblables qui se fatiguent à la recherche de la fortune ou de la gloire. Je me demande ce qu’ils en auront dans la tombe. Le sourire de mon petit garçon a pour moi plus de prix que tous les trésors du monde. Et quand j’ai composé quelques bons vers, j’éprouve une satisfaction que n’a jamais connu l’Empereur des Cinq Fleuves.