Le jeudi poésie-Haïkus de printemps

Le jeudi poésie de chez Dame Asphodèle se transforme à présent pour ceux qui le veulent en jeudi Haïku nous laissant la possibilité de nous exercer à cette forme difficile à maîtriser.

Certaines exigences du Haïku restent pour moi une énigme en particulier les e muets et les diérèses malgré l’aide de certains blog pourtant très bien documentés. Je suis preneuse de conseils. Je me suis malgré tout lancée.

Voici donc mes Haïkus de printemps. Je vous souhaite une bonne lecture.




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Ton œil clair soleil
Tiré du lit de nuages
Par le mistral fou.

Sur ma peau frileuse
Les rayons tièdes
De la caresse attendue

L’herbe des bords de route
Pliée sous la rafale
Puis le calme vient

Abritée du vent
L’eau frissonne à peine
Elle reste froide encore

Par moment sereins
Eau, ciel, soleil
Guettent la paix du printemps

Je reste debout
Et les yeux fermés
J’entends passer le bonheur.




 

L’appelant-Jeudi poésie chez Asphodèle

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Il va tout seul flottant au fil de mornes eaux

Suivant l’oscillant calme des vagues de roseaux

Impassible au courant débordant des roubines

Seul son bec est muet sur son corps d’appelant.

Et quand batifolant sur la nuit d’or liquide

Au gré des creux formés des reflets de la lune

Passe parfois vers lui un escadron timide

Son oeil fixe et brillant semble la solitude.

Aux choses aériennes et célestes

Participation du mois de janvier au jeudi  poésie de Dame Asphodèle.

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Aux choses aériennes et célestes

Planant à vingt mille lieues au-dessus

De nos maisons de villes cernées

De mobylettes vrombissant dans la nuit.

Délicates et jeunes petites pattes,

Faussement alanguies et cachant

Leur défense aux aguets sous l’apparence

De l’abandon et de la fragilité,

Sans les callosités rugueuses et les épines

Plantées amèrement par les années

Dans nos peaux de labeur à essayer d’acquérir

Une once de cette grâce et de cette culture

Aux dépends de nos heures de sommeil

Calfeutré pourtant. Qui planez

Oh, choses aériennes et célestes

Disais-je, entre vous, bien au-dessus

Des balourdises malhabiles

De vos admirateurs bâillonnés

Par ce chouïa de vos contradictions à vous même

Et qui prenez tant de plaisir à nous faire rêver

Pour nous taper vertement sur les doigts au moment où

Nous n’avions plus vraiment envie de nous réveiller.

Aux choses aériennes et célestes

Laissez-nous rire à grands et gros rires gras et sans sucre

Avec nos chiens baveux et turbulents, qui

Ne gobant jamais ni oiseau ni mouche,

Nous récompensent de tant d’heures courbées

Dans nos bureaux surchauffés,

Par une affection sans condition de classe.

Aux choses aériennes et célestes…

 

Si  je n’insiste pas, ce n’est pas

Par délicatesse, c’est par découragement.




 

Agenda ironique-Les mondes invisibles

L’agenda ironique de novembre étant terminé, vive l’agenda ironique de Décembre lancé par Anna Coquelicot. Le thème est tout à la fois léger et profond et très intéressant à travailler : Les mondes invisibles. Je prévois une vive participation pour ce mois qui engage si bien au mystérieux.




Je vous mets en participation un texte écrit il y a quelques temps déjà mais qui me semble convenir :

Oublier l’invisible.



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Ne plus pousser la porte

Des années mortes

Cesser de voir sans trêve

Mes ciels de rêves

Mes vallées sous l’orage

Oublier mon âge

Où mes rivières coulent sans cesse

Froides caresses.

Penser à mes murs présents

Nommer mes scorpions

Ecouter les nuages tonner au loin

Résonner peut-être entre les murs chéris

Revenir aux gouttes sur les dalles de ciment.

L’oiseau se cache sous la branche de laurier défleurie

En boule, il attend la fin de la pluie grise.

D’où viendra le premier rayon de soleil ?

De quel piège encore par la pensée me suis-je échappée ?

Quel grondement m’a fait tendre l’oreille à un écho ?

Quel tintement m’a fait souvenir de la gouttière sur le col de cygne éclairé dans la nuit noire et glacée de la montagne ?

Jamais-plus-toujours-encore

Ne jamais plus, ne toujours, n’encore.

Oublier l’invisible.




 

A l’indifférent

L’indifférent ne rit jamais

ne montre pas ses dents

je ne sais pas s’il est content

il ne pleure pas d’ailleurs non plus

ne râle pas plus guère

et mange à peine plus

qu’une vie de misère.

Se montre juste un peu gourmand

pour les esquimaux d’hiver

et les pâtes, nature, les pâtes !

Je ne sais toujours pas s’il  est content.

Parfois il  joue comme un enfant,

timidement il me fait rire en se cachant

je découvre ses blagues en me levant

ses équilibres de brosse à dents

ses mots au rouge à lèvre

C’en est attendrissant.

Il  me  montre ses sentiments

différemment.

 

Jeudi poésie-Donnez-moi un jardin.

Asphodèle de temps à autre nous tend la plume pour laisser libre cours à notre imaginaire. Le printemps revenu me donne des envies de grattouiller la terre.

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Donnez-moi un jardin !

Donnez-moi un jardin, un bout de terre noire

Parsemé de cailloux sonnant sous le fer clair

Enjonché d’aubépine, et de mélisse à boire

Le soir, les yeux fermés vers le ciel couleur chair.

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Donnez-moi un jardin, une couche de vie

Dont mes ongles noircis dessineront la peau

En caresse d’amour, en semeuse d’envie

Traçant dans sa fraîcheur le chemin du cordeau.

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Donnez-moi un jardin ! Je laisserai sauvage

 Le rosier s’emmêler au plantes d’artichauts

Et lorsque les saisons marqueront leur passage

Je cueillerai mêlés leurs squelettes jumeaux.

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Donnez-moi un jardin, l’hiver vient, l’été sombre

Et la mélancolie d’un village éclairé

Nimbe les soirées pâles de ruelles sans ombres

A de gris pas pressés sur un triste pavé.

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Donnez-moi un jardin, j’y sèmerai demain

L’or des jours à venir mûri sur palis tendre

Et le chant des oiseaux en février gamin

Me laissera enfin le bonheur à surprendre.

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monesille

 

 

Jeudi poésie-Vieux village

Certains jeudis Madame Asphodèle nous laisse la plume libre ! Libre d’aller et venir comme bon lui semble sur nos feuilles et de concocter des poésies avec nos propres mots. Je me prête au jeu bien volontiers, vous savez, vous que je n’ai guère besoin de me forcer !

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Vieux Village

 

C’était un vieux village, moussu, violent

Où traînaient aux pavés sales et misérables

De rugueux seaux de bois aux portes des étables

Sur de la paille hachée et molle aux sabots lents.

 

Le vent du nord soufflait, âpre, glacé, coupant

Aux angles de masures, cousant impitoyable

Mes paroles gelées de femme indésirable

Aux échos désolés de ses lancinements.

 

Le ciel plombé au gris d’ardoise sombre

S’accumulait aux abords des décombres

Et menaçait du haut de ses gros yeux

 

Une file d’enfant tous vêtus de dimanches.

Enfants ailés, nimbés de robes blanches

Chantant d’une voix pure, des chants pieux.