Fortitude

Participation à l’atelier d’écriture de Leiloona de Bricabook, ne me demandez pas le  numéro je m’y perds !

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La règle du jeu est simple, chaque semaine Leiloona publie une photo, cette semaine la photo est de KOt

© Kot

A vous de laisser voguer vos imaginations sur ce que vous inspire le thème. Cette fois-ci, des mains ! mais dans un contexte particulier ! Je vous livre ce que cela m’a inspiré.




Dans sa tête il a parié
Douze au moins il en aurait
Moins douze de solitude
Douze de sollicitude

Il a pris un grand couteau
Il a entaillé sa peau
C’était une mascarade
Un bobo de rigolade

Et plus tard à la station
Il a compté pour de bon
Chaque regard ou sourire
Qui étendait son empire

Celui des enfants pleureurs
Sur sa poupée de malheur
Celui des crinières rousses
Qui lui souriaient en douce

Qu’allaient-ils imaginer
Qui lui était arrivé
Une escalope qui glisse ?
Pas de quoi crier : police !

Ca y est ! Il y est arrivé
Douze au moins l’ont regardé
Il a rendu les sourires
Un par un, et il  respire.

Combien donc font comme lui
Pour pas sombrer dans la nuit
Combien veulent qu’on regarde
Une vie qui se lézarde

Certains jouent les supermans
(Ou bien les superwoman)
Qu’on admire l’aptitude
Le coup de rein, fortitude

D’autres entrent en révolution
Haut-parleur, haut dans le ton
Ils agitent, ils manifestent
Ils en oublient ceux qui restent

Tous ceux qui n’ont qu’un seul corps
A investir dans l’effort
Et plus même une parole
Pour biaiser les protocoles.

Tous ceux qui ne disent rien
Ont simplement mal au rein
Que voulez-vous qu’on y fasse
Il faut occuper l’espace.

Pour un moment d’attention
L’œil de la télévision
Pour sentir son existence
Faire pencher la balance

Et ne pas tomber tout mort
Seul de tout, seul, en dehors.

Une photo quelques mot

Article écrit en participation à l’atelier d’écriture de Leiloona de Bricabook

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© Julien Ribot

Avec cette semaine une photo de Julien Ribot et le retour du noir et blanc pour stimuler notre créativité !

Vous pouvez lire la règle du jeu là 




 

Hautaine, elle vous croise, son cabas à la main
Derrière elle trottine parfois un petit chien
Ne heurtant pas les yeux des passants solitaires
Qui ont comme elle bien d’autres choses à faire

Il n’y a dans ce monde par grand-chose de bon
Des gens mal élevés et des enfants grognons
Qui pourrait se soucier de son chien ou bien d’elle
Elle s’est débrouillée  toute sa vie cruelle

Elle a travaillé dur, fait des économies
Dans son bureau sans air et pas beaucoup d’amis.
La retraite sonnée ne reste pas grand-chose

Juste de quoi survivre sans compter sur l’état
Pas de mendicité et pas de RSA
Et les jours de marchés les restes qu’on propose…


 

Pierre, feuille…

Ce billet est écrit en participation à l’atelier de Leiloona de Bricabook

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Sur une photo de Vincent Héquet.

Vincent Héquet




Ah ! le regard qu’il  m’a jeté quand je lui ai dit que je voulais aller voir, mon Pierre !

-« Mais voir quoi, ma moule, pas question, il sera bien trop tard ! »

-« Trop tard, trop tard, tu en as de bonnes toi, pour ce que je fais de mes nuits… »

-« Mais  tu sais bien que je n’y vois  pas bien la nuit »

-« Je ne t’ai jamais demandé de m’accompagner ! »

-« Nous voilà bien, la moule, seule, de nuit, gambillant sur les chemins forestiers »

Il pouvait toujours causer, j’avais dit que je voulais voir et j’irai.Que pouvait-il comprendre à cela, mon Pierre, Lui le posé, le calme, le réfléchi, que pouvait-il  savoir de cette envie de sentir, de toucher, de voir, de frémir.

Et bien j’ai vu.

On peut pas dire que j’étais bien fière dans mon buisson, mais je les ai vus autour du feu, danser, au son de ces étranges tambours que l’on entendait parfois résonner au fond des bois, je les ai vus scander leurs pas en cadence, les bras levés souples dans cette musique qui vibrait au fond de moi, je les ai vus chanter tous en chœur ces refrains que tous avaient l’air de connaître, épaule contre épaule.

Un grand diable portant des cornes de cerf  a sauté par-dessus la braise, son regard fixé sur mon buisson, mais j’avais assez souvent fulminé contre ces films idiots où la proie affolée se découvre pour s’enfuir croyant avoir été débusquée, et je n’ai pas bougé. Je me suis faite feuille au fond de mon buisson, feuille parmi les feuilles pour passer inaperçue, respirant comme une feuille, juste frémissant comme il  fallait dans la faible  brise nocturne.

Feuille parmi les feuilles, j’ai attendu l’automne que mon Pierre passe dans les bois avec son grand panier pour aller au champignons. Feuille parmi les feuilles, je me suis détachée à son passage pour tomber au bon moment dans son grand panier. Que pouvait-il savoir Lui le posé, le calme, le réfléchi quand il a posé ses yeux sur moi tremblante dans son grand panier et qu’il m’a glissé dans son porte-feuille ?




Bises à  tous et passez un bon été !

L’expo

Ce post est fait en participation à l’atelier d’écriture de Leiloona qui anime le site BricaBook.

Chaque semaine Leiloona publie une photo. Cette semaine la photo est de Marion Pluss

© Marion Pluss

© Marion Pluss

Il  se trouve que j’ai assisté à l’exposition Monet au Grand Palais à Paris en 2010. Hormis le fait que l’exposition était fabuleuse,  j’ai vu passer dans les salles, une petite vieille toute tordue dans ses plus beaux habits qui s’agrippait au bras d’un homme qui la protégeait un peu de la foule. C’était extrêmement émouvant. Cette  femme m’avait inspiré un texte à l’époque, cette photo me l’a instantanément rappelée à la mémoire. Je vous la confie maintenant.



Vous avez pris son bras l’agrippant  par la manche
Vous l’avez supplié presque tout un dimanche
Vous avez fait son siège, plaidé, argumenté
-On verra ce qu’on peut vous a-t-il  concédé.

Vous avez mis vos bas et votre jupe beige
Votre foulard en soie et votre veste grège
Vos escarpins vernis qui vous blessaient un peu
Un jour comme aujourd’hui, cela importait peu.

Votre canne à la main vous avez attendu
Debout sous le crachin à l’arrêt d’autobus
Novembre était fini les rues était glissantes
Et votre cœur battait dans la file d’attente

Vous avec parcouru très lentement les salles
Monet c’est une vie, une expo idéale
Et il vous a suivi, écartant de son bras
Les pauvres malappris qui menaçaient vos pas.

Je vous ai vue passer agrippée à sa veste
Tordue, voutée, courbée et certes pas bien leste
Vous avez boitillé tout autour de la salle
Le regard de côté en admirant les toiles.

En sortant du palais cinq heures avait sonné
La nuit était tombée, vous avez pris un thé.
Le regard si brillant derrière vos lunettes
Vous étiez épuisée mais le cœur en goguette

Et le soir en rentrant vous aviez dans la tête
Tous les rêves d’enfants qui ont trop fait la fête
Vous n’avez pas soupé, vous l’avez avez embrassé
Pour le remercier avant d’aller coucher.




Petite fée

Article publié en participation à l’atelier d’écriture de Leiloona de Bric à book.

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Chaque semaine Leiloona publie une photo plus ou moins insolite pour faire voltiger nos imaginations.

Je vous invite à aller lire aussi les publications des autres participants, il est très intéressant de voir les différents résultats avec un point de départ unique.

Cette semaine la photo était :

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Ah vous l’aimiez, petite fée
Côté fleur bleue, bas blanc, dentelle
Femme enfant juste un peu rebelle
Tout ce qui vous fait de l’effet

Ah vous l’aimiez, petite fée
Sans voir que c’était de l’esbrouffe
Qu’elle sache aussi faire la bouffe
Au fond c’est ce qui importait

Ah vous l’aimiez, petite fée
Mais les fées ont leur force en elles
Et ça les rend un peu cruelles
Et difficile à protéger

Ah ! vous l’aimiez, petite fée
Alors vous la fîtes pleurer
Juste assez pour la consoler
Et ses yeux clair faire briller

Ah ! vous l’aimiez !  Petite fée
Avait un soupçon de cervelle
Avec son cœur entre ses ailes,
Petite fée s’est envolée !




Bonne semaine…en liberté !

Petits poids…

Texte publié en participation à l’atelier d’écriture de Leiloona sur son blog : Bricabook

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Chaque semaine Leiloona nous invite à laisser vagabonder nos imaginations sur une photo.
Cette semaine la photo reprenait l’actualité des cadenas que l’on enlève du Pont des Arts
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Petits poids

 

J’ai écossé des petits pois
Il y en avait plein la marmite
Delerm l’a fait avant moi
Mais ça se mange si vite !

Petites choses de petits poids
Chaque vague vient qui use la dune
Puis la tempête en une fois
Submerge tant d’infortune !

Mais l’amour en lequel je crois,
Entier mon cœur ne sait l’enclore,
Est-ce donc un cadenas
Qui fera qu’il ne s’évapore ?



 

D’exister

Participation au 177 éme atelier d’écriture de Leiloona de Bricabook

Cette semaine une très belle photo de Marion Pluss qui nous servait de support

marion pluss clown



Qu’y a-t-il derrièr’ vos sourires
Où en êtes-vous de vos pires
Quelles pierres de vos chemins
Gardez-vous encore à la main ?

Je suis le clown qui n’sait plus rire
Celui qui pleur’ quand il respire
Ça n’se voit pas sur mon visage
C’est caché par le maquillage

Il  y en a qui ont la vie gaie
Têtant l’ennui comme du p’tit lait
Et dans leur verre à moitié plein
Voient la chance au bout du crachin

Moi  c’est bloqué à l’intérieur
J’ai besoin d’un excavateur
Ça gouffre béant, ça murmure
Mais on voit rien sur ma figure.

Pour d’autres la vie c’est l’enfer
Le cercle moins cent de l’éther
Ceux qui croient que leur borborygme
Est la solution d’une énigme

Entre intérêt et inquiétude
Ma trace à moi c’est l’habitude
Jamais surtout ne rien montrer
Une grimace et je suis sauvé.

Mais  parfois oui, je m’interroge
Que cachez-vous donc dans vos loges
Vos rires sont-ils de bons cœurs
Et vos pas droits sont-ils meilleurs.

Entendez-vous sous vos talons
Crier la voix des sans-un-rond
Et les soupirs indifférents
A vos règnes et à vos rangs.

Nous la vie c’est pour tous les jours
Qu’on nous sert du bœuf de labour
Et le soir si on va s’laver
C’n’est pas pour ressortir bringuer.

Alors j’ ravale ma façade
C’est comme une tranche de rigolade
Ça met un peu d’animation
Aux coins d’vos interrogations

Je suis le clown aux dents cassées
Par toutes les gamelles du passé
Celui qui n’a plus d’illusion
Mais qui croit que ça peut aider

D’exister.


Le bédane échappé

Cet article est la résultante de la photo de la photo de Julien Ribot

© Julien Ribot

En participation à l’atelier d’écriture de Leiloona de Bric a Book

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Je me trouve soudain à l’affût du passé
Certaines images m’auraient laissé de bois
Quelques centimètres d’indifférence à froid
Celle-ci  porte tant de souvenirs cassés.

Dans une odeur forte de colle chaude, à l’os
Une table et  un banc, des lames aiguisées
Et les manches polis par des mains usagées
Des outils sur un coin d’établi en chaos.

Car c’est l’odeur, surtout, par le bois employé
Par le charme en copeau, la cire du noyer,
Qui pose son empreinte à la mémoire ancienne

Quelques mots désuets au charme suranné
Bédane, Varlope, trusquin, ces mots me tiennent
Amarré au néant me laissant désarmé.

La nuit je mens !

Pour me rattraper de mon oubli de cette semaine pour l’atelier de Leiloona,

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Je ne peux que vous dire  que la photo de la semaine

© Julien Ribot

m’a instantanément fait penser à la chanson de Alain Bashung :

la nuit je mens !

que j’écoute et réécoute du coup aujourd’hui, en dégustant les Fliadones au citron des conteuses de points. Trop bonne la recette ! A déguster sans modération en petite coupelle individuelle.

Avril 2015 refection façade maison 032

Saveur douce amère du rêve sur la réalité, Temps pluvieux, le dos rond, rien de bien grave à côté de l’actualité.

Je coche, je coche pas la case ? Je réponds ou pas à la provocation ? Je fuis ? Je me bas ? Je m’invente des histoires ?

Allez encore un petit coup ! Après tout il n’y a pas de mal à se faire du mal. La nuit je mens ! Je ferais peut-être mieux de dormir !

Avec des écouteurs

Article publié en participation à l’atelier d’écriture de Leiloona de Bric à Book : une photo quelques mots.

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Nous avons laissé coulé nos encres cette semaine sur une photo de Kot, un univers assez noir mais on peut y projeter tant de choses !

© Kot

Et ta vie s’étrécit jusqu’à causer ta perte
Tu n’en vois plus sur le côté des portes ouvertes
Foncer les yeux fermés en oubliant le mal
Il n’est pas si pressé le sort de l’animal
Humain mais juste assez pour tenir sur deux pattes
Dans le tohu-bohu pas certain de la hâte
Pour l’entonnoir où le temps tout de même appuie
Et tu laisses égoutter ton esprit petit à petit.

Tu prends tant de chemins pour vider ta pensée
Des tams-tams de ton cœur, battus à la nausée
De leurs essais bâclés pour oublier tête baissée
Avec des écouteurs pour ne plus écouter la peur.
Pour ne plus écouter la peur.

On t’a parlé du passé et des wagons bondés
Toi tu t’en fous, tu as de la place à tes côtés
Il ne fait pas bien jour et puis tu as mangé
T’as même fait l’amour et ton jean est serré
Sur ton ventre rentré et moulé sur les hanches
Qu’est ce que ça peut leur faire que tu portes une robe blanche
C’était une bonne affaire et tu l’as attrapée
Mais trois mois ont passé et plus personne à appeler.

Tu prends tant de chemins pour vider ta pensée
Des tams-tams de ton cœur, battus à la nausée
De tes essais cachés pour oublier tête baissée
Avec des écouteurs pour ne plus écouter la peur.
Pour ne plus écouter la peur.

Toi, tu aurais voulu une vie découverte
Sur un monde inconnu et des oranges vertes
Pas de ces matins noirs et puis ces yeux fermés
Ces yeux toujours baissés qui ne veulent rien voir
Qu’à l’intérieur toujours peint en technicolor
Confiant dedans tes forces un petit être dort
Alors tu t’es battue et encore et encore
Elle n’est pas venue, jamais pour toi la cité d’or.

Tu prends tant de chemins pour vider ta pensée
Des tams-tams de ton cœur, battus à la nausée
De tes essais gâchés pour oublier tête baissée
Avec des écouteurs pour ne plus écouter la peur.
Pour ne plus écouter la peur.

Dans ces petits matins, où coulée dans le moule
Tu essaies juste un peu d’être à part de la foule
De guetter à côté de ton chemin tracé
Un écran allumé sur d’invisibles libertés
Et dans ta vie perdue si souvent à gagner
Juste un droit d’exister en plus de subsister
Tu cherches le chemin et la porte entrouverte
Où tu sauras saisir, pour lui, la première occasion offerte.

Tu prends tant de chemins pour vider ta pensée
Des tams-tams de ton cœur, battus à la nausée
De tes essais passés pour oublier tête baissée
Avec des écouteurs pour ne plus écouter la peur.
Pour ne plus écouter la peur.